4. LA CLINIQUE

 

Lucrèce Nemrod escalada sans problème le mur extérieur de la clinique des Mimosas, mais eut beaucoup de mal à y hisser Isidore, trop lourd et peu sportif.

Des chiens surgirent. Isidore Katzenberg leur lança les croquettes imbibées de chloroforme dont il s’était muni dans l’hypothèse de pareille rencontre.

Les molosses calmés, ils traversèrent furtivement le parc pour pénétrer dans le bâtiment. Il y avait encore beaucoup d’activité à l’entrée. Des malades insomniaques harcelaient des infirmières très patientes. En tâchant de ne pas trop se faire remarquer, les deux journalistes scientifiques traversèrent discrètement le couloir pour gagner la zone CIRC.

Ils passèrent la porte. A droite, il y avait une salle de conférences d’où s’échappait un brouhaha de voix. Ils s’approchèrent. Le Dr Van Lisbeth en personne était en train de donner un cours à une dizaine d’étudiants. D’après ce qu’ils comprirent à travers une petite grille d’aération, elle leur expliquait comment prélever un pancréas sur un porc puis comment l’« humaniser » en le réimplantant sur un chimpanzé bonobo. Pour enfin l’implanter sur un humain. Elle leur présenta ensuite une courbe de réussite de l’opération.

Il y avait un petit porc et un singe dans la pièce. La doctoresse expliqua que le porc avait été génétiquement modifié de façon à obtenir un minimum de rejet lors d’une éventuelle opération. Elle projeta ensuite une cassette-vidéo montrant un patient atteint d’une maladie incurable.

— Avant notre intervention, même la morphine n’avait plus d’effet sur lui. Nous lui avons implanté dans le canal rachidien des macrocapsules recelant des cellules chroma-fines issues de glandes surrénales de porc. Celles-ci se sont naturellement mises à produire plusieurs substances antidouleur et notamment de la dopamine, des enképhalines, et de la somatostatine. Le résultat dépasse toutes nos prévisions. Chez certains malades, il a été possible d’arrêter la morphine. Un seul sujet n’a pas supporté l’implant.

La clinique des Mimosas n’était pas la seule à pratiquer ce type d’expériences, souligna la chirurgienne. Le département de biologie de l’université de Providence, dans l’Etat du Rhode Island, aux Etats-Unis, ainsi que l’école de médecine de Lausanne tentaient de soigner la maladie de Parkinson par des greffes de porc. Pour leur part, ils étaient parvenus à des réussites impressionnantes en matière de greffes de pancréas, de glandes surrénales et même de cœur.

— Vous cherchez quelque chose ?

Isidore Katzenberg et Lucrèce Nemrod sursautèrent. Un vigile les pria poliment de le suivre dans la salle de conférences.

— Je ne pense pas que ces deux-là soient des étudiants à vous, dit-il.

Le Dr Van Lisbeth reconnut les deux journalistes et déclara au garde qu’il pouvait continuer sa ronde. Ces visiteurs n’étaient pas dangereux. Elle s’empressa cependant d’achever son cours pour les entraîner au plus vite dans son bureau.

A peine étaient-ils assis, elle dans un fauteuil derrière une table d’acajou surmontée de stylos et de dossiers soigneusement rangés, qu’elle lança :

— Je sais que vous vous êtes rendus en Tanzanie. Donc, vous savez et c’est sans doute la raison de votre intrusion. Vous croyez que c’est moi qui détiens maintenant la patte à cinq doigts, mais vous vous trompez. Ange Rinzouli m’a certes contactée, mais c’était pour m’annoncer qu’il organisait une vente aux enchères afin de la céder au plus offrant. Elle aura lieu la semaine prochaine au Cirque d’Hiver, juste après son spectacle.

Le Dr Van Lisbeth tendit aux reporters un carton où étaient imprimés une photo de la patte à cinq doigts ainsi que des précisions sur la date et le lieu de la vente. Puis elle croisa ses fines jambes gainées de noir et se carra dans son fauteuil.

Lucrèce Nemrod la fixa droit dans les yeux.

— Vous saviez depuis le début que l’hypothèse du Pr Adjemian était un hybride homme-cochon. Pourquoi ne nous avez-vous rien dit ?

— C’est un sujet délicat. Le cochon a toujours eu une image déplorable. A la ferme, c’est celui qui reçoit le plus de coups de la part des paysans. Ici, dans cette clinique de luxe, beaucoup de nos clients sont des milliardaires pétroliers du Moyen-Orient. S’ils apprenaient qu’ils possèdent désormais un cœur, un rein, ou un pancréas de porc, cela provoquerait chez eux un grand scandale. Ils nous feraient des procès et nous ruineraient probablement.

Elle les regarda intensément puis se décida.

— Venez, dit-elle.

Ils ressortirent du bâtiment et elle les conduisit vers une petite maison isolée dans le parc qu’ils n’avaient pas remarquée lors de leur première visite. Passé le seuil, tout semblait dédié au culte des suidés : de grandes effigies de porcs, des affiches.

— Etudier les cochons m’a troublée. D’un côté, il y avait les cochons que je découvrais comme animaux proches de nous et intelligents et, de l’autre, le traitement qu’on leur faisait subir dans les élevages industriels. C’est une honte totale pour l’espèce humaine. Comment peut-on se prétendre des animaux évolués si nous traitons ainsi les autres animaux ? Alors, je ne me suis pas contentée de faire des expériences au CIRC, je me suis mise à financer avec l’aide de l’ALF une sorte de filiale française spéciale défense du cochon. Le PLF ou Pig (Porc en anglais) Liberation Front. J’ai su convaincre les actionnaires de la clinique des Mimosas qu’il serait très bon pour l’image de l’établissement de montrer que nous soutenons la lutte contre les mauvaises conditions de vie des animaux. Ne serait-ce que pour ne plus être dérangés par les ligues antivivisection. Ils ont donc accepté que nous utilisions pour nos réunions les appartements du vieux pavillon et son orangerie adjacente.

Dans l’entrée, des jeunes gens étaient en train de ranger des piles de tracts, des tubes remplis d’affiches, et même des tee-shirts à la gloire des porcs.

— Eux, ce sont des bénévoles qui ont compris l’enjeu de la réhabilitation du cochon, précisa-t-elle.

Lucrèce Nemrod et Isidore Katzenberg la suivirent dans ce qui leur apparut comme un véritable musée voué à la gloire du cochon. Une immense statue porcine trônait dans la salle principale avec sur le socle, gravée sur une plaque de bronze, la devise : « IL Y A DANS LE COEUR DE TOUT HOMME UN COCHON QUI SOMMEILLE. »

La doctoresse promena une main affectueuse sur les courbes de la sculpture.

— C’est l’animal le plus doux, le plus affectueux, le plus proche de nous que je connaisse. Jadis, les Gaulois savaient vénérer le cochon. Ils le considéraient comme un animal sacré car il était le seul capable de détecter les truffes. En Egypte antique, Nout, la déesse du ciel et la mère des étoiles, est parfois représentée sous les traits d’une truie allaitant sa portée. En Turquie, on vouait un culte aux sangliers.

Lucrèce Nemrod ressortit son calepin maintenant tout corné pour prendre des notes tout en examinant les différents symboles, statues, peintures, grimoires, tous consacrés à la célébration du porc, qui ornaient la pièce.

Le temps de gloire des suidés n’a cependant pas duré. L’un des douze travaux d’Hercule, le combat contre le sanglier d’Erymanthe, symbolise leur chute du piédestal. Un peu partout, au hasard des mythologies, on retrouve cet instant où le porc a été vaincu et privé de son auréole. Méléagre vient à bout du sanglier géant de la forêt de Calydon. Thésée tue la truie de Cromyon…

Ils pénétrèrent dans une salle remplie de cages. Chacune avait été aménagée avec un grand souci du confort de ses occupants. Elles contenaient des coussins confortables et des mangeoires fonctionnelles. L’éclairage était tamisé. Tous les habitacles étaient étiquetés d’un nom suivi des caractéristiques génétiques particulières de leur pensionnaire porcin. Il y avait ainsi Charles-Edouard, Maximilien, Wolfgang Amadeus, Achille, Jean-Sébastien, Ludwig. Les indications scientifiques notées à côté devaient servir aux greffes du CIRC, pensèrent les journalistes.

Solange Van Lisbeth s’empara d’un petit goret et les invita à le caresser.

— Voyez comme sa peau est rose, douce et lisse. C’est un animal très facile à apprivoiser. Il est plus propre que le chat, plus fidèle que le chien. Il n’a pas besoin d’être promené dans la rue pour faire ses besoins. Il vient dès qu’on l’appelle par son nom. Il aime lécher la main de ses maîtres. Il peut apprendre des tours. Il sait rapporter le journal et renifler une piste grâce à son groin beaucoup plus sensible que bien des museaux d’autres animaux. Ce n’est pas pour rien qu’il est le seul à pouvoir détecter les truffes.

Isidore Katzenberg prit à son tour le goret dans ses bras.

— Le porc est vraiment une bête noble dans tous les sens du terme, continua la doctoresse avec le même enthousiasme. Il est intelligent. Il est affectueux. Il est sensible. Il a le sens de la famille. Il a le sens du couple. Lorsqu’il fait l’amour, sa tension nerveuse s’élève tellement que parfois il en meurt. C’est dire à quel point l’animal est passionné ! Il est curieux de tout et s’efforce sans cesse d’améliorer ses conditions de vie.

Lucrèce Nemrod voulut elle aussi cajoler le porcelet.

— Vous voyez, vous aussi vous vous prenez au jeu, remarqua Solange Van Lisbeth. Normal, si on laisse au cochon une chance de vous séduire, il y excelle. En fait, quand on assure que dans le cœur de tout homme il y a un cochon qui sommeille, on devrait plutôt dire que c’est dans le cœur des meilleurs hommes et d’eux seuls qu’un cochon sommeille.

— Mon pauvre vieux, lança affectueusement Isidore au goret, t’as pas de chance, t’es pas né sur la bonne planète.

Puis se tournant vers sa maîtresse, il demanda :

— Quand avez-vous pris conscience pour la première fois que le porc était particulièrement intéressant ?

Tout en invitant du geste ses visiteurs à examiner des reproductions des différentes espèces porcines sur les murs, le Dr Van Lisbeth choisit de leur conter une fable.

Jadis, en Chine, le porc était l’animal familier favori des enfants. A l’époque, les Chinois engraissaient les chiens pour les manger et apprivoisaient les porcs comme bêtes de compagnie. Un jour dans le Sseu-tch’ouan, la maison d’un garçonnet prit feu. L’enfant fonça à l’intérieur pour tenter de sauver son ami porcelet. Mais celui-ci était déjà mort, asphyxié par la fumée, et il le trouva à moitié carbonisé. L’enfant voulut tout naturellement le serrer une dernière fois contre lui mais la graisse en fusion qui s’écoulait du corps lui brûla les mains. Alors, pour calmer sa douleur, l’enfant porta ses doigts à sa bouche et constata que… cette graisse avait, ma foi, fort bon goût. La nouvelle se répandit. Les Chinois se mirent à cuire à la broche leurs porcs apprivoisés et c’en fut fini dans le monde de la carrière du cochon en tant qu’animal de compagnie.

A la même époque, un peu partout, le porc devint l’animal d’élevage parfait. Il n’a besoin que de très peu d’espace pour vivre. Il est omnivore. Il n’est pas agressif. C’était cela, le drame du porc : sa capacité d’adaptation, sa gentillesse, son affection pour l’homme l’avaient définitivement condamné.

Les photographies qui s’alignaient autour d’eux témoignaient des débuts de l’industrialisation des porcheries. Des élevages en batterie. Des machines à découper les chairs, à les broyer, à les recycler. Une pancarte affichait la liste de tous les objets fabriqués par l’homme à partir du cochon. L’inventaire allait des brosses aux pinceaux, en passant par les bougies fabriquées avec sa graisse, les colles fabriquées avec ses sabots, les articles de maroquinerie et les blagues à tabac fabriquées avec sa vessie.

— Savez-vous combien de porcs sont élevés dans le monde au moment où je vous parle ? Environ 650 millions. Trois fois la population américaine !

Isidore Katzenberg et Lucrèce Nemrod contemplèrent des images de pyramides de boîtes de charcuterie en conserve, de monceaux de charcutailles sous cellophane, de tas de mortadelles, de rillettes, de boudins blancs, noirs, aux pommes, au poivre, de salami…

— Voilà leur dernier sacrement.

Une vieille affiche publicitaire montrait un cochon hilare qui tendait ses intestins en forme de saucisses en disant : « Dans le cochon tout est bon. »

Le Dr Van Lisbeth arriva devant la photo d’un groupe de savants.

— Jusqu’au moment où un laboratoire anglais a découvert par hasard, il y a de cela trente ans, une compatibilité étonnante entre nos organes et les leurs. Pour des raisons inconnues, notre organisme est compatible avec celui des cochons.

Elle montra, alignés sur des étagères, des bocaux contenant les différents organes maintenus intacts dans du formol.

— Au moment où le manque d’organes dans les cliniques devient un problème majeur, au moment où dans les pays du tiers-monde l’on tue des clochards pour leur voler les yeux, où l’on tue des enfants pour leur voler leurs reins, le porc nous sauve.

Le Dr Van Lisbeth reprit le porcelet dans ses bras.

— Lui, c’est Maximilien. C’est le plus malin de tous les petits gorets que nous élevons ici. En matière de tests d’intelligence, c’est un as. Venez, je vais vous le montrer.

Elle les mena dans une pièce où avaient été installées des cages munies de serrures semblables à celles qu’ils avaient vues chez les bonobos.

Elle introduisit le cochonnet dans une cage et, très vite, du bout du groin, l’animal fit tourner les molettes à symboles pour former sa phrase logique : « Je viens vers toi. » La porte s’ouvrit et le porcelet se précipita pour lécher la main de la scientifique.

— Maximilien est plus rapide que le plus intelligent de mes bonobos !

Lucrèce tourna en arrière les pages de son calepin.

— Fort bien, mais tout cela contredit le lamarckisme que vous déclariez avoir fait vôtre lorsque nous vous avons rencontrée la première fois. Vous nous aviez affirmé que le milieu avait fini par transformer un primate en humain.

La spécialiste des greffes convint ne leur avoir présenté alors que la moitié de sa théorie sur les origines de l’homme.

— La découverte du Pr Adjemian va bien plus loin encore. Elle démontre que ce ne sont pas obligatoirement de grands courants qui traversent les espèces. Il suffit parfois de la volonté d’un seul individu pour induire le changement.

— Un seul individu ? questionna Lucrèce.

— Oui. Un seul être est capable de modifier le comportement de tout le troupeau, et donc l’histoire de toute son espèce.

Elle se lava les mains à un petit lavabo.

— Contrairement à ce que l’on pense d’ordinaire, je crois qu’un presque rien peut avoir beaucoup d’effet. Une goutte d’eau peut faire déborder l’océan.

Lucrèce Nemrod reprit la page où elle avait noté la théorie de Van Lisbeth et, se disant qu’il fallait désormais la compléter, nota : « Théorie Van Lisbeth (suite) : Une seule volonté individuelle suffit pour changer le monde. »

La chirurgienne prit à témoin ses visiteurs.

— Parce qu’un seul individu primate mâle a fait l’amour avec un cochon femelle, l’espèce entière a muté. Parce que l’hybride né de cette rencontre s’est débrouillé pour survivre et se reproduire, le caractère génétique accidentel produit par cet accouplement a abouti à une espèce entière. Et cette espèce a, à son tour, fait muter tout son entourage et fera peut-être même un jour muter l’univers entier. Une goutte d’eau : l’océan déborde !

Tout à coup, ils prirent conscience d’une évidence : Il s’en était fallu de très peu pour qu’il n’y ait sur terre que des singes et des porcs.

Et aucun être humain…

 

Le Père de nos pères
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